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Les statuts LMP et LMNP

La location d’un appartement meublé à titre habituel est considérée comme une activité commerciale. Les revenus nets ne rentrent pas dans la catégorie des revenus fonciers, comme la location d’un bien immobilier nu, mais sont imposés dans la catégorie des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC). Deux statuts fiscaux co-existent : le meublé non professionnel (LNMP) et le meublé professionnel (LMP).

Le loueur en meublé non professionnel (LMNP)

Le statut de loueur en meublé non professionnel est un statut par défaut, c’est-à-dire qu’il s’applique quand on ne remplit pas les critères pour être loueur en meublé professionnel.

Ainsi, si on ne remplit pas un des trois critères suivants, on est loueur en meublé non professionnel :

Ainsi, on est loueur en meublé non professionnel si l’une des deux conditions ci-dessous n’est pas remplie (conditions inhérentes au statut de loueur en meublé professionnel)

  • Percevoir plus de 23 000 € de recettes au titre de la location,
  • Percevoir des recettes issues de la location supérieures aux autres revenus perçus (salaires….).
  •  

Ce statut est applicable pour tout type de location meublée, même saisonnière.

Lorsque l’on perçoit au maximum 70 000 € de recettes au titre d’une location meublée, c’est alors le régime du micro-BIC (Bénéfices industriels et commerciaux) qui s’applique, avec l’avantage de pouvoir appliquer  un abattement forfaitaire de 50 % sur les loyers bruts perçus pour couvrir l’ensemble des charges de propriété.

Exemple

Si vous percevez 20 000 € au titre de la location d’un appartement meublé, le régime du micro-BIC vous permet de ne déclarer que 10 000 € de revenus nets (50 % de 20 000 €). La différence, 10 000 €, vous permet de couvrir les charges de propriété acquittées. Dans la plupart des cas, le montant des charges forfaitaires acquittées (50 %) s’avère supérieur aux charges réelles qui bien sûr ne pourront plus être déduites.

Comment déclarer un statut LMNP ?

Dans le cadre du régime micro-BIC, le montant du revenu brut perçu au titre des loyers est directement porté sur la déclaration des revenus n° 2042 C Pro, l’administration fiscale y appliquera l’abattement de 50 % au moment où elle calculera votre impôt.

Si vous estimez que ce régime n’est pas avantageux, vous pouvez opter pour le régime réel, qui permet de déduire les charges pour leur montant réel et justifiable. Cette solution est envisageable si vous réalisez ou prévoyez des travaux importants. Cette option est irrévocable pendant 2 ans. Elle se renouvellera automatiquement.

Le loueur en meublé professionnel (LMP)

Pour bénéficier de ce statut, il faut remplir deux conditions cumulatives: 

  • percevoir plus de 23.000 € de recettes annuelles ;
  • l’activité de loueur doit représenter plus de la moitié des revenus du foyer fiscal (traitements et salaires, pensions et rentes viagères, bénéfices industriels et commerciaux autres que ceux tirés de la location meublée, bénéfices non commerciaux)

Si vous remplissez toutes les conditions exigées pour le statut de loueur professionnel, trois avantages importants s’offrent à vous :

  • vous pouvez imputer les déficits fonciers constatés sur l’ensemble de ses revenus personnels ;
  • En cas de revente du bien, vous bénéficiez d’une exonération de taxation de la plus-value sous certaines conditions (notamment être loueur en meublé professionnel depuis au moins 5 ans et que les recettes tirées de la location au cours des deux années précédentes n’excèdent pas 90 000 € hors TVA)
  • le ou les biens ne font pas partie de l’assiette de l’IFI car il s’agit de biens professionnels.

Du fait de la complexité du statut de loueur meublé professionnel il est préférable de vous faire assister par un spécialiste, un fiscaliste par exemple, si vous avez recours à ce statut. Il est en effet préférable d’étudier soigneusement les éventuels avantages qu’il peut vous procurer.

En résumé, pour les location meublées, trois régimes déclaratifs d’imposition sont possibles :

  • le régime de la micro-entreprise (ou micro-BIC) qui s’applique de plein droit si les loyers bruts annuels sont inférieurs à 70 000 €. Le bailleur pourra alors bénéficier d’un abattement forfaitaire de 50 % sur ces revenus locatifs.
  • le régime réel. Vous pouvez alors déduire l’ensemble de vos charges et frais (tels que travaux, intérêts d’emprunt, taxes,…). Si vous envisagez des travaux importants ce régime est intéressant. Il est d’autant plus attractif que, si vos charges sont supérieures à vos revenus, le déficit en résultant est imputable sur vos loyers pendant 10 ans.
  • le régime de l’imposition sur les sociétés si l’activité est exercée via une société (uniquement LMP)

Quel que soit le régime fiscal adopté, il faut savoir qu’en plus de l’impôt, des prélèvements sociaux sont à acquitter. Ils diffèrent selon que vous êtes loueur en meublé professionnel ou non.. Ils figurent désormais sur le même avis d’imposition et sont à payer en même temps.

Quelle fiscalité est appliquée au statut du loueur meublé lorsqu'on choisit le régime réel ?

Contrairement au régime micro-BIC, vous pouvez déduire vos charges réelles grâce au régime réel.

Cependant, toutes les charges ne sont pas déductibles de vos revenus locatifs en meublé (BIC). Vos charges doivent avoir été supportées dans l’intérêt de l’exploitation du bien immobilier et être justifiées (vous devez donc conserver vos factures).

Ainsi, il est donc possible de déduire de vos revenus locatifs :

  • les intérêts d’emprunt ;
  • l’achat des meubles meublants ;
  • la taxe foncière ;
  • assurance loyers impayés (ADI) ;
  • les charges de copropriété…

Mais, l’avantage far de du régime réel du statut loueur meublé réside dans la déduction des amortissements du bien immobilier. L’amortissement est une conception comptable consistant à imputer chaque année une fraction de la valeur d’un bien servant durablement une activité pour tenir compte de sa perte de valeur.

Si dans les faits, l’usure d’un immeuble est difficile à concevoir, l’administration fiscale autorise de déduire une fraction du prix d’achat de l’immeuble chaque année sur les recettes de la location en meublée. Autant vous dire qu’avec une telle charge supplémentaire, vos impôts sur les revenus locatifs peuvent avoisiner les 0 !

Toutefois, cette faculté d’amortissement reste limitée dans le sens où l’administration fiscale limite la déduction. En effet, il est impossible de générer un déficit fiscal à partir de l’amortissement de l’immeuble. Il est donc impossible de passer en dessous d’un résultat fiscal neutre.

Pour aller plus loin

A l’acquisition, le bien destiné à la location va perdre de sa valeur au fil du temps.

Cette perte de valeur constatée suite à l’usure, au temps ou à l’obsolescence du bien est désignée comptablement sous le terme d’ « amortissements ».

Il existe des méthodes comptables qui permettent de déterminer le montant annuel de ces amortissements :

  • les amortissements linéaires : leur montant est calculé en annuités constantes
  • les amortissements par composants : le bien immobilier est décomposé en plusieurs éléments (façade, gros œuvre, toiture, plomberie, menuiseries, etc.) qui s’amortissent sur des durées différentes selon leur nature.

Comment est calculé l'amortissement ?

Comme nous l’avons vu précédemment, l’amortissement est une dépréciation comptable qui va s’imputer sur les loyers comme dépense « fictive » chaque année. On parle de dépense fictive car l’investisseur ne peut pas réellement la décaisser, elle va simplement s’imputer au revenu et donc diminuer sa base imposable.

De la même manière que l’amortissement des grosses dépenses, l’amortissement du bien (de facto inscrit à l’actif du bilan de loueur meublé) doit être géré par un comptable car il répond à des règles comptables précises, notamment sur la décomposition de l’actif immobilier en composantes ayant chacune une durée d’amortissement propre.

En ordre de grandeur, l’acquéreur peut amortir 85% de la valeur du bien sur une durée indicative de 30 ans. Les 85% sont habituellement retenus comme la valeur du bien, les 15% restants étant la valeur du terrain qui n’est pas amortissable.

Les 30 ans d’amortissement sont également donnés à titre indicatif, le comptable fera une décomposition par composantes, chaque composante ayant une durée d’amortissement propre.

Voici quelques exemples tirés du site des impôts :


Exemple

Reprenons notre valeur moyenne de 85% amorti sur 30 ans. Si l’investisseur acquiert un bien de 200 000€, il va ainsi pouvoir imputer un amortissement annuel de 5666€ (200 000 X 0.85 /30).